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moyenne
3.47/5

SPL

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les avis de Cinemasie

15 critiques: 3.12/5

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56 critiques: 3.66/5



Xavier Chanoine 2 Un faux polar prétentieux, esthétiquement écoeurant. Mais...
Sid 4.75 Un vrai polar, qui vous en met plein la ...
Ordell Robbie 2 Au final un gâchis...
MLF 0.25
Marc G. 0 La petite voulait voir la mer, moi j’ai vu SPL …
jeffy 3.75 Classique à la fois par ses forces et ses faiblesses
Ghost Dog 4.25 Que ça fait du bien…
François 4 The shortest nite
Flying Marmotte 4 Grand...
Elise 3.5 Bon polar bien noir
drélium 2.5 Aaaah, le néo-polar HK... La noirceur en conserve.
Aurélien 3.25
Astec 3.75 Ballistick Kick
Arno Ching-wan 4.75 (S)on (P)oing dans (L)a gueule
Anel 4
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Un faux polar prétentieux, esthétiquement écoeurant. Mais...

Disons le tout de suite, SPL est une grosse baffe dans la tronche. La baffe d'un type nommé Wilson Yip qui visiblement s'est bien marré en faisant un polar esthétiquement à mi-chemin entre les nanars d'Hollywood Night et des Dessous de Palm Beach, noirci par une photo lorgnant du côté du PTU de Johnnie To, histoire d'apporter un semblant de terreur et d'inquiétude pour un film qui en manque clairement au final. C'est simple, on n'y croit pas une seconde tant l'ensemble est fait uniquement pour tourner autour d'un style impersonnel au possible confrontant des policiers véreux à une milice menée par Sammo Hung, tous dirigés par Wilson Yip dans l'optique de créer du style, chiadé si possible, à base de chorégraphies surréalistes.

La mise en scène pue le toc, avec une caméra qui suit un peu n'importe comment les "défilés" des héros, bien sapés et se tenant toujours avec classe. On peut parler de défiler puisque tout est orchestré de telle façon à rendre l'action "belle" et "stylisée" au possible. Les bastons ont au moins le mérite d'être parfois stupéfiantes et brutales, mais rien de tel pour masquer la nullité intrinsèque du scénario, vu et revu, pompant allègrement du côté de chez Kitano pour les séquences de jeux sur la plage (la musique aurait même quelques notes Hisashiennes) et s'inspirant de temps à autres d'un montage très typé John Woo. De bons ingrédients certes, mais rien qui ne mérite de s'y attarder plus longuement tant l'entreprise prend l'eau de minutes en minutes. Et ce ne sont pas Simon Yam, Donnie Yen ou encore Sammo Hung qui changeront la donne, SPL est un thriller de pacotille entaché de plus belle par une fin douteuse, voir carrément de mauvais goût. Quel incroyable gâchis pour un film qui méritait un traitement plus sérieux au vu des ambitions proposées.

Esthétique : 2/5 - Si la mise en scène est "classe", les effets de style sont fatigants. Musique : 3.75/5 - Belle composition de Chan Kwong, l'un des grands du moment. Interprétation : 3/5 - Quelques passages forts, émouvants, plombés par une histoire ratée. Scénario : 1/5 - Ca crève à la pelle, l'ensemble paraît terriblement complaisant. Une fin honteuse.



20 novembre 2006
par Xavier Chanoine




Un vrai polar, qui vous en met plein la ...

Décidemment ca fait du bien. Enfin un vrai polar assumé, simple, efficace et sans détours. La mise en scène est stylé, le scénario, même si il reste classique au fond est compensé par la justesse des acteurs et un rythme effrené. Certains plans sont d'une classe incroyable (le lancé de veste a la fin, terrible). Donnie yen est un grand chorégraphe, les combats de lames sont particulierement réussis. L'abondance d'hémoglobine ajoute encore un peu plus au coté stylé du film. Un retour au source de la SB ? Juste un petit bémol : un tout petit peu trop court. Bref, SPL constitue pour moi un tournant dans le polar HK, avec des influences diverses et variés. L'avenir nous dira si c'est la naissance d'un genre (re)nouveau ou un ovni hk.

14 mars 2006
par Sid




Au final un gâchis...

A l'instar d'un Infernal Affairs et d'un New Police Story, SPL est de ces polars d'action à cheval entre passé et présent du cinéma de Hong Kong. Mais là où dans ces deux films-là les exigences dues à la mondialisation du cinéma aboutissaient à une dilution de la "touche HK", point de cela dans un SPL respectueux du passé sans être passéiste.

Ce projet que Wilson Yip a mis du temps à pouvoir réaliser cherche à allier cette finition technique dont un film de genre HK ne peut se passer depuis le boom sud-coréen au brassage d'une bonne part de ce qui fit la gloire passée du cinéma de Hong Kong: alliage polar/drame, bad guys non dénués d'humanité et flics moralement ambigüs, ballet aérien des corps. Et puis goût pour une certaine noirceur et une brutalité qui s'étaient fait la malle vers la Corée du Sud, acteurs donnant leur sens aux mots présence, cool et charisme... SPL, c'est d'abord un Simon Yam égal à l'excellence de ses prestations chez Johnnie To, un Sammo Hung imposant sa présence en bad guy et un Donnie Yen assez convaincant dans un rôle lui demandant plus de composition qu'à l'habitude. C'est aussi un Wu Jing peu présent à l'écran mais imposant son énergie lors de son face à face avec Donnie Yen.

De SPL, on aime donc l'idée: l'envie de secouer kung fu, brutalité, noirceur et drames humains pour concentrer tout ceci sur une durée qui est celle d'une bonne série B. Ceci dit, le film ne convainc pas faute d'avoir totalement les moyens de ses ambitions. Trop d'affèteries dignes du premier cinéaste confondant cinéma et spot publicitaire venu, des ralentis aussi pompiers que l'usage du score. Et le scénario de Szeto Kam Yuen ne dépasse jamais la pâle résucée de son travail pour la Milkyway. Sans parler du recours à des artifices narratifs pour justifier les combats de la fin. Le spectacle martial est certes là mais cela ne suffit pas à tirer le film vers le haut.

Si SPL procure ses points de satisfaction, il a malheureusement aussi tendance à confirmer que le cinéma de Hong Kong n'arrive presque plus à offrir ce qui a fait sa réputation: un cinéma qui donne ses lettres de noblesse aux mots styliste et Série B.



02 décembre 2005
par Ordell Robbie




Classique à la fois par ses forces et ses faiblesses

Le retour au polar de Wilson Yip, le plus talentueux et diletante des réalisateurs de sa génération, ne pouvait laisser indifférent. Les 20 premières minutes suffisent à se convaincre qu'il n'a rien perdu de sa force narrative. C'est d'ailleurs là, avec une mise en place des personnages à la fois percutante et démonstrative, que Wilson yip semble s'être donné le plus de liberté dans sa mise en scène, une première partie qui se conclut dans les couloirs de l'hôpital sur un split-screen d'une incroyable efficacité. Le problème du film est qu'une fois posés les personnages, la solidité du scénario n'a d'égal que son manque d'originalité et la linéarité de son évolution. Ce qui sauve alors le film est son excellent casting qui, à défaut de l'histoire, captive le spectateur par la performance d'ensemble des acteurs. Ceci est aussi dû au bon équilibre trouvé par Wilson Yip dans le traitement des personnages, à la fois entre les 3 principaux mais aussi dans leurs relations avec les rôles secondaires.

Avec Donnie Yen assurant lui-même la coordination des scènes d'action, celles-ci viennent ponctuer le film à des moments critiques. Même si un coté artificiel fait que ce n'est pas l'aspect le plus réussi du film, le véritable lien de l'histoire tient dans les rapports familiaux qu'entretiennent les personnages. Il manque au film au moins 30 minutes pour pouvoir vraiment exploiter cet aspect en rendant plus crédible la psychologie des héros. Après tout, c'est ce seul aspect qui retient les policiers d'en terminer rapidement et de manière radicale. Même si la simplification des personnages oblige un peu Sammo, Donnie et Simon a endosser des poses un brin caricaturales, le plaisir de les trouver réunis dans un film de qualité suffit tout de même à faire passer bien des choses pour ce qui est finalement un des rares films hongkongais de 2005 qui restera en mémoire.



19 février 2006
par jeffy




Que ça fait du bien…

Quelle baffe je me suis pris en visionnant ce SPL ! Quelle délectation j’ai eu à retrouver pour quelques instants le plaisir que j’avais ressenti en découvrant mes premiers polars HK des années 90 ! Car voilà un très grand film qui renoue avec la plus pure tradition HK du genre, du rythme non stop, de la virilité, de la violence, l’étouffement propre à la vie nocturne de cette mégalopole bouillonnante, des flics et des voyous au caractère bien trempé et au charisme inébranlable interprétés par la crème des acteurs du moment (Sammo, Simon, Donnie), du jusqu’au boutisme guerrier totalement assumé… Arghh, quel pied ! Merci aux organisateurs du festival de Deauville 2006 d'avoir sélectionné ce polar d'enfer qui a donné un grand coup de pied dans la fourmillière de la mollesse et de la dépression ambiante.



17 juin 2006
par Ghost Dog




The shortest nite

SPL est finalement à l'image de son titre: court, simple, un vrai film de genre dans ce que cela a de plus noble. Le genre de film qui ne s'embarasse pas de 140 minutes, mais qui n'en sabote pas pour autant ses personnages. SPL c'est l'histoire d'une dernière nuit de travail pour un policier décidé à coffrer un malfrat. On ne sera pas surpris par le scénario loin d'être génial mais toujours plus écrit que la plupart des polars-kung-fu HK, SZETO Kam-Yuen ayant une filmographie bien plus qu'honnête à son actif, comme le petit clic sur son nom vous le démontrera. On ne sera sûrement pas surpris ni déçu non plus par la réalisation de Wilson Yip, qui s'il se laisse aller à quelques effets visuels un peu facile nous rappelle qu'il pense avant tout à ses personnages et à leur classiques histoires de familles et de parents (voir son interview pour vous en convaincre). Les acteurs font aussi dans la simplicité et l'efficacité: Simon Yam et Samo Hung ont l'expérience pour interpréter avec aisance ce genre de personnages, et Donnie Yen se débrouille correctement hors combat même s'il n'est évidemment pas au niveau. Mais on évite déjà le Donnie Yen Show à longueur de film, qui, s'il est à propos sur un Ballistic Kiss, serait carrément hors contexte dans ce contexte plus réaliste.

On est par contre un peu déçu par un scénario qui manque un petit peu de développement pour plus impliquer le spectateur alors que le film cherche assurément à faire monter une tension et le vécu des personnages pour mieux l'exploiter lors de son film très violent. Mais au moins évite-t-on les personnages trop caricaturaux avec des policiers un peu limites au niveau méthodes et un méchant dont le status de père apporte un peu de piment. Et le final sortant un peu des sentiers battus fait du film un vrai drame avant tout plus qu'un film d'action. La musique est de qualité décente pour un film HK, mais Chan Kwong Wing a du mal à retrouver l'inspiration d'Infernal Affairs notamment sur les passages plus émotionnels qu'il affectionne pourtant particulièrement.

Reste bien sûr les scènes d'action qui élèvent assurément le film à un autre niveau. La patte Donnie Yen est ici clairement à l'oeuvre, avec notamment un usage assez peu commun des clés pour un combat HK. Difficile néanmoins de faire un choix entre le Donnie Yen / Wu Jing, court combat assez furieux à l'arme blanche, et le très destructeur Donnie Yen / Samo Hung qui vient clôre le film. Tous les combats du film sont du 100% HK avec notamment une vitesse qui fait à nouveau retenir son souffle devant la virtuosité des échanges. Et ce brave Donnie se retrouve tout simplement à l'affiche des trois plus gros combats "made in HK" de l'année à HK: le final de 7 Swords et ces deux affrontements. Belle année pour l'acteur/chorégraphe.

02 décembre 2005
par François




Bon polar bien noir

Histoire assez intéressante où la police en a marre de jouer les gentils petit flic et finit par enfreindre les règles pour attraper le gros méchant intouchable. L'interprétation est très bonne et les scènes d'action sont vraiment bien orchestrées. D'ailleurs Donnie Yen se donne la belle part du lot avec ses scènes rapides et impressionantes. Il est juste dommage de se retrouver avec une musique pompeuse à chaque fois qu'un poicier meurt (la même à chaque fois en plus) et une fin à la Cowboy Bebop franchement pas indispensable. Mais sinon très bon spectacle.



01 février 2006
par Elise




Aaaah, le néo-polar HK... La noirceur en conserve.

C'est tellement maison. Szeto Kam Yuen, auteur de quelques grosses références de la Milkyway est au scénario et ça se sent à des kilomètres. Toujours prêt à conter un face à face tourmenté entre une équipe de flics pas vraiment intègres et un bad guy pas vraiment bad, toujours prompt à de la bonne grosse scène langoureuse ou nos anti héros poussent fort la mélancolie, remontent leur passé sans croiser le regard, assis en haut d'un immeuble avec vue nocturne sur HK, affrontent leur destin et une fatalité enrubannée (comme un faux air de Loving You), le tout sur une musique cheapos au violoncelle synthétique. Et surtout, Szeto toujours campé sur un face à face tiraillé qui s'étire tant qu'il peut sans pousser très loin un vrai relief, une vraie intensité et de vraies surprises, les éléments d'un Michael Mann par exemple, pour taper haut et être plus précis. Le cast a beau être aux petits oignons avec en particulier, un Sammo Hung impérial, un Simon Yam au regard imprégné, une gueule de Donnie fringante et un Wu Jing avec une bonne présence physique en assassin létal et virevoltant, la mise en scène a beau être précise, elle reste d'une pauvreté remarquable, la photo a beau être propre, elle reste plus proche d'un téléfilm du dimanche que d'une vrai edémarche esthétique, le scénario a beau être précis comme une horloge, la sauce reste convenue et connue, sans surprise ni retournements qui marquent si bien le polar US, et sans l'audace, la rage et le vrai désespoir qui transperçaient merveilleusement Man on the brink et The Club de part en part (garder bien vos costumes nickels les gars, s'agirait pas d'avoir l'air d'un clochard), bien plus vieux et fauchés mais largement plus en vie.

SPL est un retour aux sources qui réussit à faire revivre l'essence des meilleurs polars Milkyway. On y retrouve tous les ingrédients qui ont fait leur succès. Malheureusement (pour moi), ce style de polar n'est décidément pas ma tasse de thé. Simplement parce que les enjeux y sont tellement basiques et le manque d'audace si évident qu'ils ont bien du mal à m'accrocher pendant 1h30. Wilson Yip est un gars honnête qui ne triche pas, SPL en est une belle démonstration. Qualités d'une mise en scène épurée, cast convaincu et convaincant, mais ça ne change pas grand chose à la linéarité déprimante de l'ensemble, encore affaiblie par des répliques passe partout par camions. Le téléphone aussi, élément et ficelle capitale du polar HK, permet comme d'habitude d'opposer une situation noirissime à un contact chaleureux avec la famille, un média utilisé à répétition pour humaniser et catalyser la dose nécessaire de bons sentiments qui contrebalancent avec la gravité de nos gros durs et leurs agissements peu glorieux. Bref, les surprises se font rares.

Heureusement, cette fois-ci, ce n'est pas seulement le polar HK qui revient aux sources mais aussi, à moindre mesure malheureusement, l'action et la baston HK. Et là, c'est nettement plus ma tasse de thé. Donnie Yen est dans la place aux chorés et à l'affiche, Sammo aussi, et ces deux là apportent une touche qui n'est vraiment pas de refus. Donnie a maintenant de la bouteille et a de plus retenu son expérience sur Blade 2 tout en regardant attentivement Ong Bak et nous offre un magnifique spectacle très réaliste et furieux qui renoue avec la violence des belles années en y ajoutant une bonne dose de clefs de bras, de lancers à la volée et de lacèrages au couteau apétissants. La dose est certe petite mais de grande qualité, en particulier le superbe double final. Donnie / Wu Jing dans une ruelle, à l'arme blanche et Donnie / Sammo en big final, deux duels sans surdécoupage intempestif, bien au contraire, qui décuplent l'intensité et la lisibilité d'une violence qu'on avait plus vu depuis longtemps. Quel bonheur de retrouver ces fameuses chutes de Sammo sur des angles de mobiliers peu accueillants. Un face à face chargé en intensité où le téléphone gagne bien sa place cette fois-ci. Qu'on m'en donne plus ou alors, qu'on m'offre un scénario plus original et une vraie mise en scène créative et recherchée et le pari sera enfin réussi. En attendat et personnellement, SPL sent davantage la mort du cinéma HK plutôt que sa renaissance.

Les 8 minutes manquantes au cut mainland créeront peut-être la surprise, mais j'en doute fort.



02 décembre 2005
par drélium




Ballistick Kick

Pour tout amateur de cinéma HK de genre (un quasi pléonasme), il y a forcément un certain plaisir revanchard à causer d’un film comme SPL. Non seulement le film de Wilson YIP ravive les feux d’une passion assoupie chez les déçus chroniques des dernières années, mais il le fait de la seule et unique façon que connaisse cette industrie, en remettant au goût du jour un genre délaissé.

Véritable thriller martial à la facture technique soignée, non dénué de qualités artistiques et scénarisé dans des standards post Infernal Affairs (plus « écrit » quoi), SPL s’impose d’emblé lui-même comme standard dans sa partie. Si l’aiguillon Ong Bak a joué à plein comme le confesse Donnie YEN dans des interviews, l’exercice de la comparaison s’avèrerait vain tant les deux films ne jouent pas sur le même registre : dans SPL il y a beaucoup moins de combats et de spectaculaire que dans Ong Bak, mais il y a beaucoup plus d’intensité dramatique et de chorégraphie dans les scènes d’action, et donc « plus » de cinéma. Ecrit dans la veine d’un thriller bien sombre qui voit les destins de ses personnages s’accomplir comme autant d’implacables drames, le scénario de SPL ne fait certes pas dans la finesse mais leur confère une réelle épaisseur, aborde ses personnages avec « franchise » et sérieux, tous animés de motivations simples mais puissantes et parfois contradictoires, embarqués dans un crescendo de violence qui semble inexorable où les notions de bien et de mal deviennent floues. Des personnages en ruptures. Un script solide par rapports aux normes habituelles. Un casting de choix aussi. A des degrés divers c’est là aussi une des autres grandes réussites de SPL : les acteurs ont des « gueules », une présence et la photographie soignée du film le leur rend bien. En terme « d’acting » c’est avant tout un Simon YAM limpide en flic revanchard et un Sammo HUNG impérial en figure du mal qui s’en sortent le mieux, tandis que Donnie YEN qui ne jouent pas toujours juste réussit quand même à camper un personnage crédible et donne la pleine mesure de sa présence cinématographique dans le dernier tiers du film. Et il y a le tueur sans pitié interprété par WU Jing qui fait de son personnage, à priori « gadget », une figure intournable par la seule force de sa prestation martiale.

SPL est-il un thriller mâtiné de kung-fu ou un kung-fu mâtiné de thriller ? Question d’académicien qui situe pourtant bien une des réussites du duo YIP/YEN, l’intégration équilibrée de ces deux genres en un tout dramatiquement cohérent où chacun apporte de ses qualités narratives. Les deux gros combats dans la dernière partie du film jouent ainsi leur rôle de final cathartique d’autant plus brillamment que les évènements y concourrant procèdent d’une mise en scène les rendant inexorables. Et même si l’insatiable consommateur de tatanes n’y trouvera pas forcément son compte dans la quantité, malgré les « escarmouches » qui parsèment le film en dehors du final, la formule est dramatiquement efficace. Enfin la qualité de l’ « acting » martial et des chorégraphies légitiment définitivement la démarche, et ici l’apport de Donnie YEN est particulièrement évident tant SPL représente une synthèse maîtrisée des éléments qui caractérisent son style. L’acteur/réalisateur/chorégraphe a vraiment su trouver un équilibre jamais vu dans ses chorégraphies. Entre ses envolées furieuses mais parfois au montage illisibles d’un Legend of The Wolf et une représentation plus classique, YEN a su capitaliser aussi bien sur ses expériences de réalisateur HK que son passage sur Blade 2, renouant aussi avec une certaine violence et sécheresse dans les combats.

Alors tout n’est peut-être pas parfait dans SPL (scories scénaristiques ici ou là, bande son parfois déficiente...), mais les qualités beaucoup plus nombreuses emportent facilement l’adhésion. S’il est trop tôt pour savoir si SPL est déjà un classique dans son genre, on peut certainement avancer sans trop risques qu’il en est une date. Et en attendant de revenir sur le film à l’occasion de la sortie du DVD HK afin de découvrir la version uncut pour une réévaluation qui risque bien d’être à la hausse (1), c’est finalement déjà plus que pas mal.

(1) La montage du DVD chinois est amputé de 8 mn par rapport à la version projetée dans les salles HK. La censure a ainsi passé à la trappe plusieurs minutes essentielles à la fin, transformant substantiellement celle-ci, et des plans ainsi que des scènes à d’autres endroits.



02 décembre 2005
par Astec




(S)on (P)oing dans (L)a gueule

Donnie est dans la place!!Préparés avec la BA à voir du Infernal Affairs shooté aux bonnes vieilles productions D&B, il nous est impossible d’être surpris sur ce point en voyant SPL : c’est complètement ça. Mais c’est exactement ce qu’il fallait pour renouveler le genre, exactement ce qu’il fallait pour donner un coup de fouet au ciné d’arts martiaux HK, et exactement ce qu’il fallait pour rivaliser avec la concurrence du jusqu’auboutisme thaïlandais (L' Honneur du dragon, au hasard). Le script fusionne savamment le polar de groupe typé Milkywayien au Hero movie prenant où l’on voudrait tous se battre comme Donnie Yen. L'acteur martial est encore une fois too much avec son look à 100 lieues de son rôle d’inspecteur de police, mais il reste impressionnant, même si à part, comme il l’a toujours été avec sa tronche de dernier de la famille voulant prouver à tout le monde qu’il en a. Ses limites ont toujours été celles de beaucoup de stars de Kung-Fu: il a tendance à minimiser bêtement ses énormes talents en s’évertuant à tirer les couvertures à lui au delà de toute crédibilité. Volonté qui a, du coup, souvent eu l’effet inverse de celui escompté. En l'occurence, tel n’est pas (trop) le cas. Tout est dosé de main de maître par un Wilson Yip au meilleur de sa forme, un réalisateur osant des prises de risques payantes, que ce soit un p’tit split screen foutant bien la banane (un banana split quoi) ou encore cette mise à mort dans un parking, réglée au millimètre, dont le final fait écho à celui de la très sympathique scène de Black Rain où le personnage d'Andy Garcia y perd autant la vie que la tête. Wilson – attention j’ai le hoquet – Yip a la bonne idée de refuser toute surenchère, un courage qui empêchera nombre de spectateurs d’apprécier une première vision souhaitée bis, certes, mais qui gagnera leur respect à terme grâce à son scénario plus futé qu’il n’y paraît. La trame déballe un excellent polar tout en arrivant à conserver la simplicité inhérente et nécessaire de tout film hormonal belliqueux qui se respecte, un passage obligé permettant au spectateur de ressentir le crescendo habituel du bon film d’action. L’adrénaline. Bingo, la confrontation Donnie Yen / Jacky WU Jing est parfaite sur tous les plans et nous fait vibrer comme rarement. La meilleur scène sur 20 et plus… Yip au dôme de 20 scènes ? On a misé sur le bon cheval (hum), et que le film calmant le jeu de la surenchère bourrine vienne du pays d’où tout est venu dans ce domaine, c’est plus qu'appréciable. Alors Wilson Yip ? Hip-hip Hourra oui ! !



24 janvier 2006
par Arno Ching-wan


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